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Pour une république souveraine laïque et sociale

Denis Collin soutient la candidature de Georges Kuzmanovic

Par Denis Collin — philosophe. Co-animateur du site La Sociale., le 31 décembre 2021

 

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Depuis des années, l’histoire se répète et la situation semble sans issue.

— En 2017, nous avons été nombreux à soutenir la candidature de Jean Luc Mélenchon, nous retrouvant sur le caractère républicain et social de son discours comme sur sa réappropriation de la nation. Mais les élections ont alors laissé place à un tournant qui a écarté des millions d’électeurs et des milliers de militants dévoués de la FI, quand Mélenchon, au nom d’un « retour à la gauche » a abandonné ce qui avait fait son succès et s’est lancé dans la chasse aux voies islamistes et autres « woke ». Le refus de construire un véritable parti démocratique, le « caudillisme » de Mélenchon, sont les causes les plus profondes de cet échec terrible.

— Pour 2022, l’espoir a été ressuscité un moment par la candidature d’Arnaud Montebourg annoncée par son discours de Clamecy. En dépit d’un manque de clarté sur certains points, ses propositions concernant l’inversion de la pyramide des normes, en donnant la priorité au Parlement français sur les règlements de l’U.E., la réindustrialisation, la réforme des institutions, ou la priorité donnée à la « France des sous-préfectures » allaient dans le bon sens. Malheureusement, le candidat n’a ni su ni pu créer une dynamique politique susceptible de dégager une véritable perspective politique. Le pathétique appel à l’union de la gauche face au danger de l’extrême droite signe l’effondrement de cette tentative politique et de l’engagement du candidat.

Dès lors que faire, comment se déterminer ?

Les raccourcis sont des impasses. Il n’y a d’autre solution que de reconstruire en partant de bases simples et largement partagées. Les défenseurs de la République et de la tradition socialiste, les militants demeurés fidèles aux valeurs allant de l’indépendance de la France vis-à-vis de l’U.E. et de l’Otan, fidèles à la laïcité, à la défense et l’extension des conquêtes sociales, n’ont d’autre choix que de se rassembler pour ouvrir une voie nouvelle permettant de sortir de l’ornière. Nous sommes le nombre, comme l’a montré le référendum de 2005, comme le montrent les puissants mouvements sociaux de dernières années, comme le montre encore, selon les enquêtes d’opinion, l’attachement de plus en plus de Français à la Sécurité sociale, à la retraite par répartition, au droit du travail. Mais nous sommes dispersés. Aucun grand parti ne porte la voix de la majorité. Seuls tentent de se faire entendre des groupes épars, de « La Sociale » et ses lecteurs, à « République souveraine », en passant par tous ceux qui ont été éjectés des divers partis politiques du système, comme Georges Kuzmanovic, limogé hier de son poste de porte-parole de LFI, coupable d’être demeuré fidèle aux raisons de son engagement de 2017.

Georges Kuzmanovic, soutenu par le groupe République Souveraine et plusieurs personnalités politiques présente sa candidature à la prochaine présidentielle de 2022. J’estime que c’est une initiative positive, j’ai de nombreux points d’accord avec ses propositions. Il s’était résolument engagé aux côtés des Gilets jaunes ; il défend avec constance l’indépendance nationale et les acquis sociaux issus du Conseil National de la résistance. Je souhaite que sa démarche puisse aller jusqu’au bout (notamment en termes de parrainages). Mais évidemment, cette candidature n’a de sens que si elle permet d’ouvrir la voie à un regroupement politique durable. Les institutions de la VRépublique tendent à transformer tout groupe politique en rassemblement derrière un « sauveur suprême ». Et c’est avec cela qu’il faut rompre. Je souhaite que s’engage une démarche politique qui ne se borne pas à l’horizon électoral, mais s’inscrive dans une stratégie à long terme. Il faut œuvrer à la construction d’un parti des travailleurs, qui se fixe comme objectif une transformation socialiste, un parti qui défend la souveraineté nationale et l’internationalisme, dans la tradition de Jean Jaurès.

Denis Collin — philosophe. Co-animateur du site La Sociale.